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Episode : "Comment faire une bonne transciption ?"

La transcription, épisode 3 :

Suite de notre petite série sur les transcriptions : l'épisode précédent, intitulé "Parce que c'est beau : argument valable ?", s'achevait par une question complexe : comment savoir si une transcription est réussie ou non ?
On y réfléchit avec plusieurs exemples intéressants, passés et présents... et plus ou moins réussis !

Sources :

Allegretto de la 7e symphonie de Beethoven :

                     Version originale pour orchestre                                         Transcription pour piano de Liszt 

5e danse hongroise de Brahms :

                             Version pour orchestre                                                          Transcription pour piano 

Concertos de Bach :

           BWV 1058 (version originale au clavecin)              BWV 1042, transcription pour violon (par Bach lui-même)

Pièces de viole d'Antoine Forqueray père :

               Version originale pour viole de gambe                        Version pour clavecin (par Antoine Forqueray fils)

Transcription pour orchestre des sonates pour clavecin de Scarlatti, par Charles Avison :

 

 

 

 

 

 

 

Disque "Bach & Abel" de Lucile Boulanger :

 

 

 

--> découvrez les coulisses de ce disque, dans cette interview de Lucile Boulanger sur France musique : 

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/l-invite-du-jour/lucile-boulanger-violiste-1391973

Bach, prélude BWV 846 :

          Version originale au clavecin  (en Do majeur)                   Transcription pour viole de gambe (en Ré majeur)

 

--> observons les partitions :

 

              Version originale au clavecin                 Transcription pour viole de gambe                             Arpeggio d'Abel

Pour réaliser cette transcription, Lucile Boulanger a réalisé un important travail d'adaptation – voilà donc un petit résumé d’une conversation que nous avons eue, et qui permet d’éclairer la démarche de l'interprète :

 

"Ma politique pour cette transcription consiste à se demander quel est l'esprit général, l'enjeu de la composition ; si on dézoome, on peut dire selon moi que ce prélude est la confrontation du même et du différent. Un mouvement perpétuel, avec cette impression de transe (qu'il fallait retrouver sur la viole malgré un langage forcément différent) au sein de laquelle quelque chose chemine et se métamorphose (le chemin harmonique).
 

Même si la pièce sera fortement transformée, j’ai opté pour une modification de son rythme général, avec une "base" de sextolets car c’est un motif très naturel à la viole – en m'inspirant notamment de l'écriture d'Abel, et avec des modifications nécessaires à certains endroits, car certains accords ne sont pas possibles avec cet instrument (précisons que la viole de gambe est dotée de 6 ou 7 cordes selon les modèles, et est accordée comme une guitare, avec des quartes et une tierce au milieu).

 

Enfin, j’ai fait le choix de transposer ce prélude en Ré majeur, car cette tonalité est une sorte d’équivalent de Do majeur pour le clavier : presque la tonalité par défaut de la viole, la tonalité “facile”, ouverte, lumineuse. Cette modification de tonalité permet de faire sonner au mieux l’instrument utilisé dans la nouvelle version (une pratique courante à l'époque baroque, que Bach lui-même n'a pas hésité à utiliser pour ses transcriptions : ce n'est donc pas un "sacrilège" !)

Et à l'échelle du disque, l'idée était d'avoir un pendant majeur à la pièce d'Abel, comme des jumeaux maléfiques !"

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